10.12.2021 -

Newsletter beef.ch hiver 2021

beef.ch vous souhaite un bel hiver!

(Photo: màd)
(Photo: màd)

L’année de célébration des 50 ans du suffrage féminin en Suisse touche à sa fin. Anne Challandes, présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USPF), a participé à la session des femmes 2021 à Berne : découvrez dans l'entretien au coin d'étable les thèmes qui l’ont particulièrement touchée et ce qu’il advient des 23 pétitions déposées durant la session. 

Des jumeaux qui ne se ressemblent pas, ça arrive aussi chez les humains. Mais des jumeaux de pères différents ?! Dans la rubrique « Vie de vache », nous expliquons ce phénomène. De plus, nous brossons une fois encore le portrait d’une race bovine : la race Angus, célèbre dans le monde entier et très appréciée en Suisse pour l’élevage allaitant. 

Si vous n’avez pas encore envie de vous lancer dans les décorations de Noël ou prévoyez de faire des bricolages en janvier avec vos enfants, la rubrique « Vachement drôle » vous propose des marionnettes à doigts.

Et nous vous proposons comme d’habitude une nouvelle idée de recette avec de la viande Natura-Veal. Vous pourrez essayer cette recette du Toggenbourg en souvenir de la beef centrale de 2018 à Wil. 

Enfin, comme vous l’avez sûrement appris par nos publicités, des contrôles stricts assurent la qualité de nos labels. La rubrique « Bon à savoir » vous livre tous les détails. 

Profitez bien de l’hiver ! Nous vous souhaitons de belles fêtes et une bonne année 2022 !



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Entretien au coin de l’étable avec Anne Challandes sur la session des femmes des 29 et 30 octobre 2021

De la motivation, des encouragements, de la force, un esprit de groupe et du soutien, de la reconnaissance - c'est ce que la présidente de l'Union suisse des paysannes et des femmes  rurales (USPF) retient de la session des femmes.

(Photo: màd)
(Photo: màd)

Franziska Schawalder (FS) : Tout d’abord, je tenais à vous féliciter pour votre sens de la répartie lorsque Patti Basler vous a demandé si l’on pouvait parler d’alimentation animale lorsqu’une femme cuisine pour son mari paysan. 
(Pour celles et ceux qui n’auraient pas vu l’émission « Deville » diffusée le dimanche 21 novembre 2021, Anne Challandes a donné la réponse suivante : « Non, à moins que l’homme ne soit un âne. »)

Anne Challandes (AC) : Merci. Je connais un peu l’univers de Patti Basler et cette réponse est sortie spontanément, dans le même esprit que ses questions. Avant cette phrase, et cela ne paraît pas dans l’émission, j’ai répondu avec sérieux à ses autres questions.

FS : Venons-en maintenant au vif du sujet : la session des femmes 2021. Comment avez-vous vécu ces deux journées d’octobre 2021 ? Ont-elles répondu à vos attentes politiques et personnelles ?

AC : J’avais le rôle de co-organisatrice et de secrétaire de la Commission pour l’agriculture. Participer à une session dans la salle du Conseil national et au Palais fédéral est une expérience unique et passionnante. C’est un souvenir inoubliable. Deux journées de travail de plénum, longues et intenses, précédées des deux séances de commission, c’était pour moi la découverte du travail des parlementaires au travers des débats, discussions, échanges dans la salle et dans l’Allée des pas perdus.

Les thèmes traités étaient multiples, dans l’intérêt des femmes en général et des paysannes en particulier. Les 246 participantes ont pu faire entendre leur voix et se familiariser avec les processus politiques et la prise de parole en public. C’était aussi un but de cet événement. Je pense que les questions de femmes ont pu ainsi avancer et recevoir de la visibilité.


FS : Quels thèmes vous tenaient particulièrement à cœur ? Êtes-vous satisfaite des trois pétitions élaborées et de l’interpellation qui concernent l’agriculture ? Ou pensez-vous que d’autres thèmes auraient dû être traités ?

AC : Les deux aspects des effets négatifs du divorce et de la couverture sociale sont importants. Le rapport du Conseil fédéral sur les femmes dans l’agriculture de 2016 contient des pistes multiples et il est important de le rappeler pour la suite des réflexions. La question de la représentation et de la position des femmes dans l’agriculture est aussi un thème digne d’intérêt. Les textes déposés vont donc dans la bonne direction. Le temps disponible dans le cadre de cette session a été bien utilisé.

FS : Que retenez-vous personnellement de ces journées ?

AC : De la motivation, des encouragements, de la force, un esprit de groupe et du soutien, de la reconnaissance pour celles qui se sont engagées avant nous et de la fierté d’avoir pu participer à cet événement.

FS : La Commission pour l’agriculture comptait 15 femmes, dont vous. Comment vous y êtes-vous préparées, vous et l’USPF ? 

AC : Dans la commission, j’assurais la fonction de secrétaire et pas de membre à part entière de la commission. Mon rôle était de créer des conditions favorables aux réflexions. Cela comprenait en particulier de gérer l’organisation et le déroulement des deux jours de séance, d’organiser l’audition des expertes. J’ai aussi assuré la collaboration avec la présidente et la vice-présidente, élaboré les documents pour la préparation des séances et le travail en séance proprement dit. Le but était que chaque membre, y compris celles qui n’étaient pas issues de l’agriculture, reçoive les éléments nécessaires pour analyser la situation des femmes dans les exploitations agricoles, réfléchir aux besoins et trouver des solutions concrètes et applicables, susceptibles d’obtenir une majorité au plénum. Les retours sur le travail de l’USPF en général et à l’occasion de cette session sont positifs.

FS : Comment était l’ambiance entre femmes ? Vous êtes-vous sentie comprise et soutenue par les participantes qui n’étaient pas du milieu agricole ? 

AC : Les membres de la commission se sont investies avec sérieux dans la problématique et dans la recherche de solutions. Celles qui ne sont pas issues de l’agriculture ont écouté et cherché à comprendre les spécificités. Toutes ont débattu et travaillé ensemble, dans la commission et en sous-groupes, dans un esprit constructif et de respect pour trouver des améliorations en commun.

FS : Quelle est la suite concrète pour les 23 pétitions adressées au Parlement ? Honnêtement, pensez-vous que « nos » demandes seront entendues ? Comment les organisatrices de la session des femmes restent-elles en contact ?

AC : La suite pour ces 23 pétitions dépendra de leur reprise par les parlementaires. Les textes sont rédigés. Ils peuvent être repris tels quels ou éventuellement être adaptés. Les thématiques liées à la situation des femmes dans l’agriculture sont écoutées sur le plan politique déjà depuis plusieurs mois. L’USPF va maintenir les liens existants et agir en fonction des nécessités.

Les présidentes des associations organisatrices étaient en contacts réguliers déjà avant la session et ces contacts se poursuivent, certains thèmes sont communs ou similaires.

FS : Les femmes – et très certainement les hommes aussi – de Vache mère Suisse vous remercient pour votre précieux travail et sont impatient·es de voir si les travaux réalisés durant la session des femmes porteront leurs fruits. 


(Photo: màd)
(Photo: màd)

« J’aime observer les vaches »

FS : Anne Challandes – quel est votre rôle sur l’exploitation agricole ?

AC : Comme je suis maintenant souvent absente, je m’occupe d’une part des tâches domestiques et je partage les décisions, l’administration, la comptabilité en collaboration avec mon mari et nos enfants selon les disponibilités de chacun.

FS : Quelle importance ont les vaches mères sur votre exploitation et dans votre cœur ?

AC : Les vaches mères sont à la fois une branche de production et un élément de notre vie de paysanne et paysan. Elles font partie intégrante d’un cycle, valorisent les herbages, produisent de la nourriture et fournissent de la fumure. Elles appartiennent aussi au paysage de la Suisse qu’elles contribuent à entretenir.

J’aime les vaches, c’est un sentiment particulier de les observer, cela m’apporte du calme et du bien-être.


FS : Parlez-nous encore un peu de votre ferme.

AC : Sur notre exploitation vivent notre famille composée de 6 personnes, dont nos 4 enfants, tous adultes à quelques semaines près, et nos animaux. Le père de mon mari y habite aussi de manière indépendante.

La main-d’œuvre se compose de mon mari et de notre fils aîné, ainsi que d’un apprenti de 3e année. Je participe comme expliqué ci-dessus, nos 3 autres enfants donnent des coups de main par exemple pour le désherbage et les rumex.

Notre exploitation compte 65 hectares de SAU. Elle est certifiée Bio Bourgeon. Un troupeau de 25 vaches mères a progressivement remplacé les vaches laitières depuis l’été 2018. Notre élevage est axé principalement sur la race Angus. Nous avons aussi quelques Aubrac et Limousines.

Nos cultures sont diversifiées : herbages, blé, orge, colza, maïs, avoine, lupin, quinoa, betteraves sucrières, pois chiches, lentilles et autres essais, une partie est produite pour la sélection. Le quinoa, les lentilles et les pois chiches sont commercialisés en direct, de même que l’huile de colza.


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Vie de vache

Des jumeaux de pères différents, vraiment ? 

Lorsqu’on voit cette vache avec ses deux veaux si différents l’un de l’autre, on peine à croire qu’il s’agit vraiment de jumeaux. Et pourtant, leur éleveur confirme que Leni, une vache mère Grise, a bien donné naissance à ces deux veaux. 

Leni et ses deux veaux peu après leur naissance. En léchant ses petits, la mère stimule leur circulation sanguine et crée un lien avec eux. (Photo : Dario Barelli) 

Comment se fait-il qu’un des veaux semble descendre d’un taureau Simmental tacheté rouge et l’autre d’un taureau Angus noir ? La réponse réside dans l’insémination artificielle et dans le mélange de semences SILIAN. 

Lors d’une insémination artificielle, la vache n’est pas saillie par un taureau en monte naturelle, mais est inséminée par un vétérinaire ou un inséminateur. Pour cela, la semence des taureaux est prélevée, préparée et conservée au congélateur jusqu’à son utilisation. Lors de l’insémination, la semence est injectée directement dans l’utérus. 

Pour inséminer une vache, une seringue est insérée dans le vagin et à travers le col de l’utérus afin que la semence puisse être injectée directement dans l’utérus. (Source: www.agrarheute.com)

La deuxième partie de la réponse s’appelle « SILIAN », à l’origine de la naissance des deux veaux jumeaux. « SILIAN » est le nom d’une dose de semence contenant un mélange de spermes de trois taureaux de races bovines différentes : SImmental, LImousin et ANgus. Ce mélange de spermes est souvent utilisé en insémination, car il augmente significativement la probabilité d’une gestation chez les vaches. Les scientifiques ne savent toujours pas exactement expliquer pourquoi, et cela reste un beau secret de la nature !  

Dans le cas de Leni, deux ovules ont été fécondés par deux spermatozoïdes de SILIAN, l’un provenant du taureau Angus et l’autre du taureau Simmental. C’est ainsi que sont venus au monde ces jumeaux dizygotes, qui n’ont pas du tout l’air d’être des (demi-)frères.

Leni et ses veaux jumeaux. (Photo : Dario Barelli) 


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Racée

L'Angus - autrefois légendaire, elle est aujourd’hui célèbre dans le monde entier, notamment avec la couleur de sa robe qui est devenue une marque de fabrique 

(Photo: Ania Soller)

Au milieu du XVIIIe siècle, les ancêtres des Angus, naturellement sans cornes, paissaient déjà dans les vastes et vertes prairies d’Écosse, et en 1876, les éleveurs écossais créaient un premier herd-book officiel de la race. La réputation de ces vaches aux caractéristiques reconnues s’est rapidement étendue jusqu’en Amérique. Ainsi, au XIXe siècle, l’Angus a progressivement conquis toute la planète. Grâce à sa facilité d’entretien et la qualité exceptionnelle de sa viande (marbrure et tendreté), elle s’est établie dans le monde entier, tant chez les éleveurs·euses que chez les amateurs·trices de viande.

Il y a environ 40 ans que le cœur des éleveurs·euses allaitant·es suisses a commencé à battre pour la race Angus. Au début, on obtenait des animaux de croisement, par insémination artificielle, mais à partir de 1995, les première bêtes de race pure, à la robe noire ou rouge, ont pu être importés. Aujourd’hui, la Suisse en compte près de 15 500, un chiffre en constante augmentation. 

La race Angus est surtout associée à la couleur noire, mais la robe rouge est aussi reconnue officiellement. (Photo : Ania Soller)

La race Angus est mondialement connue et son nom est utilisé comme marque de fabrique d’une viande de qualité. En effet, celle-ci est raffinée et elle est commercialisée autant dans la grande distribution que dans des restaurants gastronomiques. Les carcasses de taille moyenne, atteignant un bon degré de maturation après une période d’engraissement relativement courte, en font une race appréciée pour sa rentabilité écologique et la bonne herbe des pâturages suisses lui convient parfaitement. Ces vaches « faciles à entretenir » et extrêmement résistantes jouissent pleinement des longues périodes de pâture et sont bien adaptées aux régions d’estivage.

Naturellement sans cornes, la race Angus s’est répandue dans le monde entier grâce à sa capacité d’adaptation. En Suisse, elle se prête à merveille à la production de viande basée sur les herbages. (Photo : Ania Soller)

(Sources: www.vachemere.ch, www.swissangus.ch)


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Bon à savoir

Natura-Beef et Natura-Veal, labels synonymes d’un élevage allaitant respectueux des animaux

Les labels Natura-Beef et Natura-Veal sont le gage d’une viande d’excellente qualité, issue de l’élevage allaitant et produite dans le respect des animaux. Vous pourrez vous en rendre compte en achetant votre viande directement à la ferme ou chez Coop, et la crédibilité des labels est garantie par des contrôles stricts.

Afin d’assurer que les produits Natura-Veal et Natura-Beef en vente au supermarché proviennent bien d’un élevage allaitant respectueux des animaux, des contrôles stricts et non annoncés ont régulièrement lieu. (Photo : màd)

Un service d’inspection indépendant contrôle régulièrement les exploitations de production. En règle générale, ces contrôles ne sont pas annoncés et l’inspecteur·trice se présente sans préavis à la ferme, Il est ainsi possible d’évaluer les conditions de détention réelles, même si cela demande beaucoup de flexibilité aux agriculteurs·trices, qui doivent subitement changer leur programme du jour pour être disponibles durant le contrôle. 

La majorité des contrôles pour les labels Natura-Beef et Natura-Veal ont lieu en hiver, et ce pour deux raisons. Premièrement, de nombreux troupeaux de vaches allaitantes passent l’été à l’alpage, et ceux qui n’y montent pas sont tous les jours au pâturage. Toutefois, des contrôles sont aussi effectués durant cette saison pour garantir que le bétail se porte bien, qu’il a accès à de l’eau potable et à des endroits ombragés lors de fortes chaleurs. À noter que les troupeaux passent parfois plutôt la nuit au pâturage afin de profiter de plus de fraîcheur.

Pendant la période de végétation, les vaches allaitantes et leurs veaux sortent quotidiennement au moins une demi-journée au pâturage. Un service d’inspection indépendant contrôle le respect des exigences des labels. (Photo : màd)

Si les contrôles sont plus nombreux en hiver, c’est aussi parce que les exigences de détention à l’écurie sont plus nombreuses et complexes. Pour que les règlements Natura-Beef et Natura-Veal soient respectés, les animaux doivent pouvoir se mouvoir librement, disposer d’assez de place pour se coucher ou manger et sortir quotidiennement à l’air libre. L’affouragement est également contrôlé. La production de viande des labels Natura-Beef et Natura-Veal est basée sur les herbages. Ainsi, à côté de l’herbe, du foin et de l’ensilage d’herbe, seules de petites quantités de céréales et de maïs sont autorisées et les produits contenant du soja ou de l’huile de palme sont strictement interdits. Enfin, l’exigence primordiale reste le bien-être des animaux : se portent-ils bien ? Sont-ils propres ? Les animaux malades sont-ils traités comme il se doit ? Les vaches allaitantes sont-elles avec leurs veaux ? 

Heureusement, les producteurs·trices de Natura-Beef et de Natura-Veal sont de bons élèves. Les contrôles montrent surtout qu’ils s’investissent corps et âme dans leur travail et s’engagent jour et nuit pour le bien-être des vaches allaitantes et de leurs veaux. 

L’évaluation du bien-être animal est l’élément central des contrôles. Les inspecteurs·trices expérimenté·es savent « lire les animaux » et voient immédiatement s’il y a un problème. (Photo : màd)


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Envie de bœuf ?

Escalopes de Natura-Veal aux pommes 

(Photo: Pixabay)
(Photo: Pixabay)

En souvenir de la beef centrale 2018, qui s'est déroulé à Wil, nous vous présentons cette recette toggenbourgeoise. 

Voici la recette.



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Vachement drôle

Marionnettes à doigts

Il était une fois une vache, un lapin et un chien… À toi d’imaginer la suite de l’histoire !

Découpe les animaux en suivant les contours du dessin. Mets de la colle sur le petit côté blanc de la bande et enroule-la pour former un anneau à la taille de ton doigt. Une fois que la colle a séché, la pièce de théâtre peut commencer ! Amuse-toi bien !

Source et figurines à imprimer: www.kizclub.com



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